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La police disperse une manifestation de jeunes contre Taylor

Des policiers lourdement armés ont dispersé environ 200 manifestants qui marchaient dans le centre de la capitale libérienne Monrovia jeudi, exigeant la démission du président Charles Taylor.

Les manifestants, des jeunes et des enfants pour la plupart, étaient salués par de petits groupes de badauds rapidement agglutinés aux coins des rues. Ils ont tenté de marcher vers l'ambassade des Etats-Unis pour appuyer l'appel du président américain George Bush exhortant M. Taylor à abandonner le pouvoir et à quitter le pays.

Une manifestation favorable à M.Taylor qui devait se dérouler devant l'ambassade des Etats-Unis, a été annulée. Selon des sources officielles, les organisateurs auraient déclaré qu'ils voulaient éviter un affrontement éventuel.

Les manifestants sympathisants du gouvernement projetaient de remettre un communiqué à l'ambassade américaine demandant qu'il soit permis à M. Taylor d'aller jusqu'au bout de son mandat qui expire en janvier 2004.

M. Bush a indiqué à Washington mercredi : ""Nous envisageons toutes les options susceptibles de maintenir la situation paisible et stable", a souligné M. Bush. "Une chose est sûre : Taylor doit quitter le pays. Pour qu'il y ait paix et stabilité au Liberia, il faut que Charles Taylor parte maintenant".

L'ancien président américain Jimmy Carter a souligné, dans un communiqué jeudi, qu'il saluait la "détermination (de Bush) à aider le peuple du Liberia à trouver le chemin de la paix, ainsi que son ferme soutien au cessez-le-feu signé au début de ce mois".

Exprimant son appui "à une intervention humanitaire multinationale" au Liberia, M. Carter a poursuivi : "il faut que Taylor quitte le pays, permettant que le cessez-le-feu l'emporte et que des élections démocratiques soient organisées ".

Les manifestants contre M.Taylor, qui portaient des frondes, chantaient : "On veut la paix, plus de Taylor. On veut Bush ". L'un d'eux portait une bannière avec l'inscription : " Taylor doit partir maintenant. Nous sommes fatigués de vivre ainsi".

Vincent George, un étudiant à l'Université du Liberia qui était parmi les manifestants, a dit à IRIN: "ôtez Taylor de notre dos, il a failli au peuple libérien. Depuis qu'il est devenu président il y a près de six ans, nous n'avons jamais vécu en paix " .

Une vieille femme d'une soixantaine d'années s'est écriée: "Nous n'allons pas quitter la rue, nous continuerons à marcher. S'ils apportent leurs armes pour nous tuer, nous sommes prêts à mourir pour l'amour de notre pays".

En dépit de la manifestation, Monrovia est demeurée calme pour la cinquième journée consécutive depuis que les forces rebelles se sont repliées de la ville vendredi dernier et que l'accord de cessez-le-feu du 17 juin a été rétabli. Les combattants loyalistes ont levé les barrages routiers dans le centre-ville, les commerces ont ouvert mais les banques restaient fermées.

Le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (BCAH/OCHA) a rapporté que les agences de secours profitaient de l'accalmie pour procéder à deux jours d'évaluation conjointe des besoins immédiats des dizaines de milliers de déplacés par les deux offensives rebelles contre Monrovia le mois dernier. L'évaluation, qui devait s'achever jeudi, permettra de connaître le nombre des déplacés, leurs emplacements et leurs besoins prioritaires.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait savoir qu'entre le 6 et le 29 juin, 586 cas de choléra ont été enregistrés dans les hôpitaux et dans les centres sanitaires bondés de Monrovia. Elle a néanmoins Ajouté : "A cause de la situation de la sécurité, le nombre exact des cas et des décès est difficile à obtenir".

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a informé pour sa part qu'un grand nombre parmi les 15 000 réfugiés sierra léonais à Monrovia sollicitait une évacuation d'urgence à bord d'un ferry de passagers affrété par le HCR arrivant en provenance de Freetown.

Le HCR a précisé dans un communiqué que plus de 500 Sierra Léonais ayant fui les camps de réfugiés dans la périphérie de Monrovia, s'étaient inscrits pour le rapatriement à bord du navire MV Overbeck. Beaucoup d'autres encore ont manifesté leur désir de rentrer dans leur pays en utilisant ce bateau, qui peut transporter jusqu'à 300 passagers, a-t-il ajouté.

"C'est le premier des nombreux voyages que le HCR facilitera pour les réfugiés qui désirent retourner chez eux", a informé Moses Okello, le représentant du HCR. "Il y aura un bateau tous les trois jours ou presque ".

Le Liberia a sombré dans le chaos au début du mois de juin, lorsque les rebelles du mouvement Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD) ont atteint les faubourgs de Monrovia alors qu'ils entamaient des pourparlers de paix avec le gouvernement au Ghana.

Le gouvernement en place, le LURD et un autre groupe rebelle, le Mouvement pour la démocratie au Liberia (MODEL), ont signé par la suite un accord de cessez-le-feu dans la capitale ghanéenne Accra, le 17 juin.

Or, le cessez-le feu s'est effondré en quelques heures, bloquant les négociations quant à un règlement politique susceptible de mettre un point final à quatorze années de guerre civile intermittente, durant laquelle plus de 200 000 personnes ont perdu la vie. Les pourparlers inter-libériens de paix devaient reprendre à Accra vendredi.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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